Colloque international des sciences de la communication

Lettres et sciences humaines
Dates: 09/11/2023 08:00 - 11/11/2023 17:00

Lieu: Ecole Normale Supérieure de Tétouan  |  Ville: Martil, Maroc

La communication a toujours suscité réflexion et préoccupation à des moments phares qui ont accompagné l’évolution des sociétés humaines, depuis l’Age antique (Platon, Socrate) en passant par le développement des sciences humaines au 19ème siècle (Charles Cooley, John Dewey, Herbert Mead), puis avec l’avènement et le développement des Médias (Gregory Bateson, 1936) et surtout à partir du développement des NTIC.
Chemin faisant, les approches qui ont pour vocation de traiter de la communication se sont diversifiées au fil du temps notamment depuis la première moitié du 20ème siècle, entre approches cybernétique, anthropologique, psychologique, sémiotique, structuraliste et biographique (la science de la communication, Judith LAZAR, Presse universitaire 1992).
Si les travaux des chercheurs en SIC assez récents se sont emparés du sujet de la communication, ils ont très vite conclu que si « nous communiquons pour mieux comprendre, […] se faisant [nous] générons [plus] de l’incompréhension » (Éric Dacheux, Les sciences de l’information et de la communication, Les Essentiels d’Hermès, CNRS, Editions, 2011).
De nos jours, il semble qu’il est urgent de réinterroger les sciences de la communication à l’ère d’une pandémie (COVID 19) qui n’est peut-être qu’en phase liminaire de sa propagation, métamorphose oblige ! L’urgence est d’autant plus nécessaire à l’aune d’un monde où les guerres se font de plus en plus sanglantes et contraignantes, cas de la crise d’Ukraine. L’économie mondiale est entrain de subir des mutations décisives qui ont une incidence directe sur divers aspects de la vie sociale, politique et économique : Le fait est tel que de nouvelles façons/manières d’aborder la réalité, de concevoir et d’exécuter des actes de communication se font percevoir aussi bien au niveau des institutions qu’au niveau des interactions interpersonnelles en société.
Un monde nouveau est né entrainant de nouvelles modalités d’agir et d’interagir, sans préavis aucun, et commencent déjà à se standardiser à l’échelle mondiale de manière quasi-informelle le plus souvent.
S’il était soupçonné que « la communication n’est pas du côté de la raison, mais de la séduction, [qu’] elle ne vise pas le vrai, mais le vraisemblable, [qu’] elle n’ouvre pas à l’autre, [qu’] elle permet de le manipuler » (Éric Dacheux) craignant une sorte « d’idéologie marchande » (ibid) qui « vise à étendre la main mise libérale sur […] les industries culturelles » (ibid), les préoccupations ont certainement lieu de s’accentuer face aux mutations de taille que le monde connait de nos jours à une période où ces nouvelles modalités d’agir et d’interagir affectent ou peuvent affecter des stratégies politiques nationales et internationales, la culture de masse et la culture managériale, le religieux, et l’éthique (…).
Les structures médiatiques classiques semblent être dépassées cédant de plus en plus à la production/diffusion de l’information informelle notamment dans les réseaux sociaux.
Si à la suite de J. Habermas la communication est « un processus profondément ambivalent […] tout à la fois promesse d’un monde plus démocratique […] et le reflet d’un monde dominé par l’intérêt » (Droit et démocratie entre fait et normes, 1997), la communication aspire toujours, dans une perspective constructiviste, à construire un monde commun (Watzlaviek, 1978) et c’est pourquoi les sciences de la communication ont toutes les raisons valables, suite aux bouleversements qui affectent le monde, de repenser toutes les dimensions (symboliques, politiques, économiques, éducatives…) de la communication humaine qui a toujours été ontologiquement ambivalente.
Cette première édition du colloque international des sciences de la communication, organisé sous le thème « le monde post Covid et communication : Etat des lieux et perspectives » se fixe l’objectif d’être un rendez-vous pour les chercheurs afin d’échanger des réflexions scientifiques susceptibles d’apporter des éclaircissements sur l’état des lieux de la communication depuis l’apparition de la pandémie et quelques années auparavant et sur ce qui devrait advenir dans les années qui suivent. L’intérêt sera porté sur la pluralité des visions engagées par les différentes disciplines ayant trait à la communication, notamment les sciences sociales et les sciences humaines et ce pour permettre une lecture diversifiée du vécu.

Bibliographie non exhaustive :

  • Aubrée Christine, Les Métiers de la communication, Coll. Les Guides de l’étudiant, Métiers et formations, Paris, 2006
  • Dacheux Éric, Les Sciences de L’information et de la Communication, Les Essentiels d’Hermès, CNRS, 2011
  • Dewey John, Liberté et culture, Paris, Aubier, 1955
  • Dewey John, Après le libéralisme ? ses impasses, son avenir, Ed. Climats- Flammarion, Janvier, 2014
  • Habermas Jürgen, Droit et démocratie, Entre faits et normes, Essais, Gallimard, 1997
  • Libaert Thierry, Le Plan de la communication, Définir et organiser votre stratégie de communication, Dunod, Coll. Marketing/Communication, Avril, 2017
  • Lazar Judith, La science de la communication, Que Sais-je, Presse universitaire, Paris, 1992
  • Mounier Pierre, Les Humanistes numériques, Ed. de la maison des sciences de l’homme, 2018
  • Watzlawick Paul et all., Une Logique de la communication, Ed. seuil, 2014
  • Watzlawick Paul, La réalité de la réalité : Confusion, désinformation, communication, Ed. Points, Paris, 2014.

 

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