Les 5 p du 2d: pauvreté, partenariat, population, paix et prospérité du développement durable

Sciences juridiques, économiques et de gestion
Date: 04/07/2019

Lieu: Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales d’Agdal/ Rabat

En 1798, Thomas Malthus a publié son ouvrage Essai sur le principe de la population dans lequel il annonce que l’augmentation du taux de reproduction va avoir pour conséquence une augmentation de la population mondiale. La capacité de production étant inférieure aux besoins du nombre de personnes à nourrir, la famine et la mort sont inévitables. Selon lui, au lieu de lutter contre les pénuries en proposant des innovations ou en prônant une certaine modération, le mécanisme d’ajustement mis en place sera responsable d’une augmentation du taux de mortalité dû aux contraintes environnementales.

Dans son ouvrage Effondrement-Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie (2009), Jared Mason Diamond montre comment les destructions de l’environnement ont contribué à l’écroulement de certaines civilisations. Ainsi il s’est intéressé à la disparition de certaines civilisations et surtout celle de l’empire Maya. Il démontre comment ces derniers ont coupé les arbres jusqu’au sommet des collines pour leur constructions, tout en pratiquant la culture intensive du maïs. Les conséquences de ces choix ont été déterminantes pour les Mayas : « Cette déforestation a libéré des terres acides qui ont ensuite contaminé les vallées fertiles, tout en affectant le régime de pluies. Finalement, entre 790 et 910, la civilisation maya du Guatemala, qui connaissait l’écriture, l’irrigation, l’astronomie, construisait des villes pavées et des temples monumentaux, avec sa capitale, Tikale, de 60 000 habitants, disparaît. Ce sont 5 millions d’habitants affamés qui quittent les plaines du sud, abandonnent cités, villages et maisons. Ils fuient vers le Yucatan, ou s’entre-tuent ».

Cet exemple permet de mieux comprendre les liens existant entre le développement, la disparition des sociétés et la gestion des ressources naturelles par ces civilisations passées.

Les enjeux environnementaux du 21éme siècle sont nombreux : changement climatique, pénurie des ressources, raréfaction des énergies fossiles, atteinte à la biodiversité, etc. Les experts de l’ONU et de l’OCDE pointent du doigt les conséquences qui peuvent exister entre certains de ces enjeux. Ainsi les liens entre urbanisation, augmentation de la population mondiale et changement climatique sont réels et pourraient s’avérer meurtriers.

Depuis 2010, l’ONU a fait de l’accès à l’eau et à l’assainissement un droit humain. Le décalage entre l’accroissement de la demande et la quantité limitée des ressources constitue un autre type de menace.

D’après les Nations Unies, près d’1,2 milliard de personnes, soit presque un cinquième de la population mondiale, vit dans une zone où l’eau fait physiquement défaut et 500 millions de personnes sont menacées du même sort. 1,6 milliard de personnes supplémentaires, soit presque un quart de la population mondiale, est confrontée à une pénurie d’eau de type économique (les pays ne disposent pas des infrastructures nécessaires pour utiliser l’eau des rivières et des nappes phréatiques).  Ces données alarmantes permettent d’attirer l’attention sur le fait que presque la moitié de la population mondiale vit dans des régions où le stress hydrique est d’un niveau modéré à élevé.

D’après les données des Nations Unies, ce sont l’Afrique et l’Asie qui souffrent le plus du manque de systèmes d’accès à l’eau et d’assainissement dans les zones urbaines. Jusqu’à 50% des populations urbaines d’Afrique et 75% des populations urbaines d’Asie ne disposent pas d’un accès correct à l’eau. Toujours selon l’ONU, 90% des eaux usées et 70% des déchets industriels des pays développés sont déversés dans la nature sans aucun traitement.

Sur la question du lien entre la dégradation de l’environnement et la sécurité, le conseil de sécurité de l’ONU a adopté le 20 juillet 2011 une déclaration sur les implications du changement climatique sur la paix et la sécurité internationale. Cette déclaration met l’accent notamment sur la crainte que les effets préjudiciables éventuels des changements climatiques puissent, à long terme, aggraver les menaces existantes à la paix et la sécurité internationales.

Pour répondre à ces menaces et ces enjeux, la communauté internationale a pris plusieurs initiatives et surtout avec l’achèvement des objectifs mondiaux de développement  à la fin de l’année 2015. En effet elle a adopté le 25 septembre 2015 un programme visant l’amélioration de la vie des populations et la protection de la planète pour les générations futures. Ainsi, six points clefs ont été proposés pour structurer et consolider ce programme, à savoir :

  1. Dignité : en finir avec la pauvreté et renforcer la lutte contre les inégalités ;
  2. Êtres humains : garantir à tous l’accès à la santé et au savoir et donner toute leur place aux femmes et aux enfants ;
  3. Prospérité : développer une économie forte qui profite à tous et favorise le changement ;
  4. Planète : protéger les écosystèmes dans l’intérêt de toutes les sociétés et des générations futures ;
  5. Justice : favoriser l’édification de sociétés sûres et pacifiques et la mise en place d’institutions solides ;
  6. Partenariat : faire jouer la solidarité mondiale au service du développement durable.

 

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